LES REPUBLICAINS (LR) : UN PARTI D'EXTRÊME-DROITE?

Publié le 4 décembre 2025 à 11:09

INTRODUCTION

     L’échiquier politique actuel est biaisé. Au cours de la Vème République, nous avons pu observer une politique plutôt binaire : la gauche et la droite. Toutefois, le dernier président en date, Emmanuel Macron, a laissé croire en une dimension tripartite de la politique : la gauche, le centre et la droite. Il est évident que cet homme n’est pas du centre et qu’il a usé de stratagèmes pour se situer à droite de manière subtile. Le centre n’existe pas. Il n’a jamais existé et n’existera jamais. Le centre ne peut pas exister : comment envisager une politique progressiste d’un point de vue social et libérale d’un point de vue économique ? C’est tout bonnement impossible et contradictoire. A l’inverse, comment envisager une politique économique de gauche mais des points de vue conservateurs de droite ? Comment peut-on concilier deux pôles dont l’un défend le jour, l’autre la nuit ? L’un le passé et l’autre le futur ? L’un l’archaïque et l’autre l’évolution ? Il est impossible de faire naître un parti ou une idéologie qui ne s’affirme pas et se contredit, sauf si celle-ci est secrètement orientée. E. Macron ne le dit pas, mais il est de droite. Il a laissé le peuple croire en un charisme et une modernité de par sa jeunesse. Il a laissé le peuple croire en une ouverture d’esprit de par ses mensonges. Donc non, le centre n’existe pas et Macron était, est et sera toujours de droite. Il conduit la France vers une catastrophe indiscutable et cela peut même s’aggraver jusqu’à l’international (si ce n’est pas déjà fait). En outre, le parti de Macron est mal représenté sur l’échiquier politique. Et ce n’est pas le seul. La France Insoumise (LFI), est constamment diabolisée, tout comme son leader, Jean-Luc Mélenchon. Placé à l’extrême-gauche selon l’opinion publique, ce parti n’est pourtant que le reflet d’une gauche classique, et pas « extrême ». Et, aux yeux de Relentlessness, l’extrême-gauche n’est pas « extrême », car celle-ci ne fait que réclamer une égalité légitime, des valeurs humaines, morales, économiques et sociales logiques. Mais aujourd’hui, ce n’est ni de Macron, ni de LFI, ni de la fragmentation de la gauche dont nous traiterons. Nous souhaitons rétablir une vérité, par des données factuelles, bien trop oubliée dans notre société. Le parti Les Républicains, ou LR, est placé à droite. Cependant, ce n’est pas vrai. LR est un parti d’extrême-droite et nous n’avons pas honte de le dire. Et nous allons très rapidement vous expliquer pourquoi.

 

LE GAULLISME : HISTORIQUEMENT D’EXTRÊME-DROITE

     Dénoncer un parti et donner son avis, c’est bien. Rester factuel est encore mieux. Nos accusations portées ne sont évidemment pas fondées uniquement sur notre opinion, mais premièrement sur des faits historiques incontestables. LR est un parti très ancien, qui a vu le jour à la seconde moitié du XXème siècle. Ce parti vient du gaullisme, idéologie instaurée par Charles De Gaulle. Célèbre depuis l’appel du 18 juin 1940, son implication dans la Résistance durant la Seconde Guerre mondiale et pour avoir été président de la République française, Charles De Gaulle est vu comme une icône française. Notre article n’a pas pour but de dénigrer sa personne ou de nuancer sa popularité, mais simplement d’expliquer qu’il est à l’origine d’un parti d’extrême-droite. L’idéologie gaulliste, voit donc le jour en 1940, quand son créateur lance son appel à Londres. Mais ce n’est qu’en 1947 que De Gaulle tente de créer un parti nommé « Rassemblement du peuple français », qui ne rencontre aucun succès. Ce n’est qu’onze ans après, à son retour en politique, que Charles De Gaulle crée le parti gaulliste que l’on connaît.

     Ce parti est annoncé « ni de gauche ni de droite », toutefois, tous les partis de gauche de l’époque sont contre le gaullisme. Aujourd’hui, le parti gaulliste est considéré à droite (et selon nous, à l’extrême-droite), et ce, pour plusieurs raisons. C’est ce que déclare également Serge BERSTEIN dans Le Gaullisme, une ambition pour la France. En effet, les valeurs que le gaullisme prône sont le nationalisme, la souveraineté nationale, un chef puissant et un Etat fort. Le nationalisme est une idéologie visant à valoriser une nation, mais cela a des impacts hiérarchiques. Le nationalisme unifie les citoyens autour d’une même culture, et cela invisibilise les autres cultures. Cette idéologie va complètement à l’encontre de la diversité, de l’égalité et de la tolérance et conduit au racisme. La souveraineté nationale est le principe qu’un Etat puisse décider seul pour son territoire et sa population, sans être allié à d’autres pays. Toutefois, si une politique est propre à un pays et que celui-ci rompt tout lien avec les autres pays, cela peut entraîner une dictature, des politiques racistes (car souvent, la souveraineté nationale est un argument anti-immigration), tout ça par volonté nationaliste. Le nationalisme et la souveraineté nationale vont de pair, accentuant ainsi le fait que le gaullisme est d’extrême-droite. La volonté d’un chef puissant ne fait que renforcer la domination dictatoriale de l’individu au pouvoir, et, au vu des idéaux cités précédemment, il est évident que cette domination serait d’extrême-droite. L’Etat fort renvoie également à ces mêmes idéaux. Ceci n’est pas une interprétation, c’est factuel. Le politologue René REMOND, dans Les Droites en France, classe explicitement le gaullisme dans la tradition “bonapartiste”, un courant historiquement autoritaire, centralisateur et méfiant envers les contre-pouvoirs. De plus, Michel WINOCK, dans Nationalisme, antisémitisme et fascisme en France, démontre que les thèmes du nationalisme exclusif, de l’autorité, et de la centralité de l’État ont historiquement structuré l’extrême-droite française. Charles De Gaulle a grandi au sein d’une famille monarchiste, et lui-même n’était pas contre le retour à la monarchie. Conservateur aimant l’autorité, cet homme a été proche de l’Action française, groupe violent d’extrême-droite et s’est inspiré de deux intellectuels d’extrême-droite afin de créer le parti gaulliste et ses idéologies : Charles Maurras et Maurice Barrès. D’ailleurs Zeev STERNHELL dans Ni droite ni gauche : l’idéologie fasciste en France, rappelle que l'Action française, constituait l’un des pôles majeurs de la pensée nationaliste autoritaire, et a été dirigée par Maurras.

     De Gaulle a initié la Vème République, notamment pour arrêter la guerre d’Algérie. Le 4 octobre 1958, la Vème République est née, et peu de temps après, Charles De Gaulle devient président. Le parti gaulliste rencontre alors un véritable succès, et, au cours de l’histoire, celui-ci mute et évolue.

 

DES MUTATIONS DU GAULLISME ET DES VALEURS D’EXTRÊME-DROITE

     Se fier uniquement au gaullisme pour justifier nos propos serait complètement inexact. C’est pourquoi, en plus des arguments historiques, nous usons également d’arguments politiques. Le gaullisme a été renommé plusieurs fois et a été dirigé par plusieurs personnages historiques avant de devenir LR.

     La première mutation du parti gaulliste est l’Union des Démocrates pour la République (UDR). Ce nouveau nom a vu le jour en 1968 et a perduré jusqu’en 1976, mais a surtout commencé à grimper en popularité lorsque Georges Pompidou a dirigé ce parti. Avant de devenir président, Pompidou était notamment connu pour avoir été le Premier Ministre de De Gaulle. Depuis les manifestations de Mai-68, Georges Pompidou s’est montré plus autoritaire que son prédécesseur. En effet, selon Sophie CHAUVEAU, dans Un politique : Georges Pompidou, ce dernier apparaît après Mai-68 comme étant un réfractaire aux mouvements contestataires révolutionnaires, privilégiant les valeurs traditionnelles. En 1970, Pompidou a créé la loi dite « anti-casseurs », visant à encadrer et réprimer fortement les manifestations jugées violentes. Cette approche autoritaire, avec la volonté de « restaurer l’ordre à tout prix », est très fortement mise en avant par l’extrême-droite. Le président de l’UDR continue aussi dans la lignée de son mentor le maintien d’un Etat centralisé, puissant et nationaliste. En ce qui concerne la politique socio-économique, selon Véronique PRADIER, le libéralisme et le capitalisme ont connu un véritable essor, au détriment des classes populaires et à l’avantage des élites.

     Après Pompidou et l’UDR, le parti fût renommé Rassemblement pour la République (RPR) le 5 décembre 1976 par Jacques Chirac. Le RPR gardera son nom jusqu’en 2002. Jacques Chirac a été d’abord connu pour avoir été le Premier Ministre de François Mitterrand. Il s’agissait de la première cohabitation de l’histoire de la Vème République. Jacques Chirac a succédé à Mitterrand et est devenu à son tour Président de la République. Lui aussi s’inscrit dans la lignée d’extrême-droite du parti gaulliste et perpétue cette idéologie, même si le nom du parti a changé. En effet, nous entrons dans une ère de libéralisme. L’idée est de laisser le marché réguler seul le chômage et de répartir les richesses. Cette droite libérale est hostile au syndicalisme et à la démocratie. Ce mouvement glorifie la figure de l’entrepreneur. Chirac a même pris des décisions libérales quand il était Premier Ministre : licenciements facilités, dérégulation du marché du travail, suppression de l’impôt sur les grandes fortunes, blocage des bas salaires, suppressions de postes dans la fonction publique et privatisations d’entreprises publiques. D’un point de vue social, le gouvernement de Chirac déploie une politique sécuritaire inédite. Charles Pasqua est le ministre de l’Intérieur. Il se fait remarquer car il est très autoritaire et ferme. Il a plusieurs formules choc dans le numéro 1925 du journal Paris Match, le 18 avril 1986, lorsqu’il annonce qu’il faut « terroriser les terroristes », « Il n’y a pas de bons ou de mauvais poseurs de bombes. Il n’y a que des assassins », « L’ordre revient. Il faut que l’insécurité change de camp. » et « Pour le droit d’asile, la France doit cesser d’être un dépotoir ». Il y a une stigmatisation des étrangers, il autorise les contrôles au faciès, donne des consignes au préfet de police autorisant la brutalité policière, à tel point que pendant une manifestation étudiante, des policiers assassinent un jeune étudiant, Malik Oussekine. Une fois élu, Chirac met de côté ses promesses sociales en nommant Alain Juppé Premier Ministre, qui mène une politique très libérale et réduit encore plus la dépense publique. Jean-Louis Debré est ministre de l’Intérieur et propose une loi qui obligerait toute personne de nationalité française à se signaler à la mairie quand elle accueille un étranger chez elle. Cela provoque un choc complet au sein de l’opinion publique et des médias. Ce nouveau parti n’entraîne absolument rien de positif du côté économique, social et politique. La politique de Chirac assimile de plus en plus le gaullisme à l’extrême-droite, avec des valeurs xénophobes, racistes, anti-immigration et visant à augmenter la précarité des classes populaires et l’enrichissement des élites.

     Après le premier mandat de Jacques Chirac, le RPR prend fin, et l’ancien président renomme son parti l’Union pour un Mouvement Populaire (UMP). Avec l’implication de la France au sein de l’Union Européenne, la politique libérale augmente. Chirac est réélu, toutefois, c’est surtout Nicolas Sarkozy, son successeur, qui a davantage orienté le parti initialement gaulliste vers l’extrême-droite. Alors qu’il a été ministre de l’Intérieur sous la présidence de Jacques Chirac, Sarkozy a mis en œuvre ce qu’on a appelé un « nouveau management de la sécurité », qui promet davantage de moyens policiers, une culture du « résultat » et des politiques répressives plus volontaristes. L’objectif pour l’UMP sous Sarkozy, était non seulement de « donner des gages » à un électorat inquiet de la délinquance, mais aussi de rassembler des électeurs sensibles aux discours d’ordre, discipline et de fermeté, profil souvent valorisé à l’extrême droite. Inquiet à l’idée de ne pas être élu, Sarkozy s’est rapproché des électeurs d’extrême-droite afin de les rallier à sa cause. Il est vu comme le président de droite à avoir rendu la droite « classique » plus dure et plus à droite : on appelle cela la « droitisation de la droite ». C’est ce qu’argumente Vincent TIBERJ dans son ouvrage La Droitisation française. Mythe et réalités. En effet, Sarkozy se montre encore plus ferme par rapport à l’insécurité et l’immigration, comme le fait le Front National (FN). Il a fait voter deux lois de programmation face à l’insécurité pour augmenter les pouvoirs et l’effectif de la police, et cela a conduit à davantage de condamnations (notamment avec celle nouvelle pratique de flagrant délit, en choisissant des cibles faciles). Sarkozy a également créé un ministère de l’immigration et de l’identité nationale. Le 19 juin 2005, à la cité des 4 000 (La Courneuve, Seine-Saint-Denis), Sarkozy déclare « Dès demain, on va nettoyer au Kärcher la cité ». Quelques mois plus tard, le 25 octobre, lors d’une visite dans le quartier du Val-d’Argent (Argenteuil, Val-d’Oise), il a été filmé disant : « Vous en avez assez de cette bande de racailles ? On va vous en débarrasser ». Il assimile les quartiers populaires, souvent liés à l’immigration, à quelque chose de sale, indésirable, ce qui fait écho à un registre stigmatisant d’extrême-droite. Sarkozy a également réalisé des mesures visant à durcir les prisons (augmentation des places en prison, peines plus fermes, moins d’aménagements etc.). D’un point de vue économique, l’ancien président s’est également rapproché des PDG du CAC 40 et de Bolloré, en redéfinissant l’impôt à la fortune. Il précarise une fois de plus les personnes précaires et enrichit les ultra-riches.

     Nous pouvons voir à travers cette analyse en quoi le gaullisme se rapproche (voire est) de l’extrême-droite. Cependant, il faut aussi prendre en compte que plusieurs partis officiellement placés à l’extrême-droite sur l’échiquier politique, proviennent du gaullisme et sont des branches du gaullisme : Mouvement pour la France (MPF) créé en 1994 par Philippe de Villiers, ancien membre du RPR, Debout la France (DLF), créé en 2008 par Nicolas Dupont-Aignan, initialement membre du RPR puis de l’UMP et l’Union des droites pour la République (UDR) créée en 2024 par Eric Ciotti, ancien membre UMP et LR.

 

ET AUJOURD’HUI ?

     L’UMP a été renommée le 30 mai 2015 par Nicolas Sarkozy. Ce nom devient Les Républicains (LR), le parti actuel du gaullisme. Ce choix a été fait stratégiquement afin de marquer une rupture symbolique et de consolider le parti autour d’une identité forte. Sur le plan économique, l’UMP était déjà très libéral, mais après 2015, le libéralisme est renforcé et la polarisation économique également. L’armement de la police, l’accent sur l’identité française, les quotas et contrôles des étrangers sont renforcés et ces discours se rapprochent grandement de l’extrême-droite (FN/RN notamment). Cela se rapproche de l’idéologie « sécuritaire » et celle de faire « régner l’ordre » qu’a intégré l’extrême-droite. Quant au discours européen, LR a acquis une idéologie eurosceptique, ce qui séduit l’électorat souverainiste. Par conséquent, LR est en tension avec l’Union Européenne, tout comme le FN/RN. Nicolas Sarkozy n’a pas été le seul à représenter LR : François Fillon, libéral et conservateur, était candidat LR à la présidentielle de 2017. Laurent Wauquiez, président du parti entre 2017 et 2019, est proche des positions de l’extrême-droite sur l’immigration et l’identité nationale. N’omettons pas de mentionner Eric Ciotti, président de LR en 2022 et anciennement membre de l’UMP. Il incarne une ligne de droite ferme, identitaire, reliant sécurité et immigration plus à droite que certains cadres de LR. Ciotti était l’un des acteurs centraux de LR. En juin 2024, il a proposé une alliance électorale avec le Rassemblement National (RN), parti, rappelons-le, classé à l’extrême droite. N’ayant pas fait l’unanimité avec cette décision, il crée donc le parti d’extrême-droite cité précédemment « Union des droites pour la République » (UDR). Cela montre qu’au sein de LR, des membres voyaient clairement un lien avec les valeurs de l’extrême-droite, même si LR est un parti plus subtil.

     Nous comprenons à présent que LR peut être considéré comme un parti d’extrême-droite par son évolution historique mais également par des faits bien plus récents. Nous avons effectivement utilisé des données factuelles pour nourrir nos arguments, car, nous, Relentlessness, considérons fermement LR comme un parti d’extrême-droite, toutefois, n’ayant pas été officiellement reconnu comme étant d’extrême-droite, notre avis reste controversé, factuel à notre sens, mais pas unanime. Le cas LR est encore discutable et nous vous laissons vous faire votre propre avis sur la question. Nous espérons toutefois qu’avec nos informations vous avez pu prendre conscience que ce parti est dangereux et surtout pourquoi nous considérons que c’est un parti d’extrême-droite.

C.W

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